Plaisance, travail, à sec : le transfert des ports
La première tranche du port à sec est achevée. Les 66 places sont réservées aux plaisanciers du port afin qu’ils libèrent de l’espace pour les professionnels.
Le port à sec, sur l’aire de carénage du port de plaisance. (PHOTO S. M.)
Depuis la fin de la semaine dernière, le port à sec d’Arcachon a ouvert, si ce n’est ses portes, en tout cas ses places. Sur l’aire de carénage du port de plaisance, ses rayonnages peuvent contenir 66 bateaux à moteurs de 6 à 8 mètres. À la différence d’autres projets de ce type, la finalité de cet équipement réalisé par le Port d’Arcachon n’est pas uniquement environnementale.
« Notre objectif est de réduire le nombre de places occupées par des plaisanciers sur le port afin d’y intégrer des professionnels », résume Alain Gautier, le directeur général du Port. Des professionnels qui, sur le port de travail, n’ont plus d’eau. La problématique du dragage y étant actuellement insoluble (lire également par ailleurs).
Des tarifs identiques au port
C’est pour cela que la capacité totale du port à sec sera de 120 places. Ce qui correspond au nombre de bateaux du port de travail. C’est pour cela aussi que le port à sec est réservé aux plaisanciers déjà titulaires d’une place au port. Qu’il ne s’agit ni de proposer une solution à ceux qui sont inscrits sur liste d’attente ni de libérer des corps-morts.
« Les tarifs que nous pratiquons sont bien en dessous du marché », stipule bien Alain Gautier. Ainsi, pour un 6 mètres, le prix de l’emplacement au port à sec est de 1 142 euros par an ; pour un 8 mètres, il est de 1 490euros. Des tarifs identiques à ceux du port de plaisance. Des tarifs qui se rapprochent aussi de ce qui est pratiqué pour les corps-morts où le prix du mouillage, pour les navires de 6 à 8 mètres, est de 582 euros pour six mois (1).
20 sorties offertes
« De toute façon, la clientèle du port à sec et celle des corps-morts n’est pas la même », assure le directeur du Port qui estime que les premiers sont des résidants à l’année et les seconds des saisonniers. Et d’expliquer les avantages que le port à sec peut présenter pour les plaisanciers du Bassin.
« Il n’y a plus de peintures antifouling ; il y a du carénage. Les bateaux sont stockés à sec, on rince les moteurs et on offre 40 manutentions par an, ce qui équivaut à 20 sorties (2). La moyenne des sorties est de 13 par an et sur Arcachon nos clients ont majoritairement des bateaux à moteur de moins de 8 mètres qu’ils sortent moins de 20 fois par an. » CQFD ?
Retour au port possible
Pour l’instant, sept bateaux ont fait le transfert port de plaisance – port à sec. Pour leurs propriétaires comme pour les futurs intéressés, le Port propose un contrat « satisfait ou remboursé ». « Si le principe de stationnement ne leur convenait pas, ils sont assurés de retrouver leur place au port de plaisance », assure Alain Gautier, qui attend la fin de l’année pour lancer – ou pas – la seconde tranche des travaux et doubler la capacité actuelle du port à sec.
Quant à un avenir où les 120 places totales seraient occupées par d’anciens résidants du port (qui auraient donc laissé leurs places aux professionnels) et où la demande se maintiendrait, la direction n’exclut pas un agrandissement. « Oui, cela pourrait marcher à plus grande échelle », reconnaît Alain Gautier.
Se posent ensuite d’autres problèmes, de places d’une part et de financement de l’autre. Le budget général du port à sec est de 450 000 euros dont plus de la moitié a servi à financer le chariot élévateur de 30 tonnes venu des États-Unis. Oui, les deux fabricants mondiaux étaient américains.
(1) Il y a actuellement 714 corps-morts à Arcachon. (2) Au-delà, les manutentions sont payantes mais le Port offre une réduction de 25 %. Pour plus de renseignements, s’adresser à la capitainerie.
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